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Dominique Méda, sociologue, auteur de "Le Temps des femmes" (éd. Flammarion) (1/1) |
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Est-ce que les mentalités et les faits évoluent dans le bon sens ? Oui et non. Les disparités entre hommes et femmes suscitent de plus en plus d’indignation, les femmes sont de plus en plus diplômées et souhaitent mener leur vie professionnelle à égalité avec les hommes. Elles supporteront donc de moins en moins de prendre en charge 80% des tâches domestiques et les deux tiers des activités familiales. Les hommes, eux, semblent plus soucieux d’équilibre entre leur vie professionnelle et leur vie privée, et les pouvoirs publics prennent des mesures incitatives (développement de crèches, congé de paternité…). Pourtant, le poids des préjugés est encore très fort : étant prétendument les mieux placées pour s’occuper des petits enfants, ce sont les femmes qui s’arrêtent de travailler ou s’investissent moins professionnellement. De proche en proche, elles gagnent moins, sacrifient leur carrière et leur indépendance, pendant que les hommes augmentent leur investissement au travail. Les 35 heures changeront-elles quelque chose ? Une enquête du ministère de l’Emploi à laquelle j’ai participé met en évidence que depuis la réduction du temps de travail (RTT), la moitié des parents d’enfants de moins de douze ans voient plus ceux-ci, les hommes autant que les femmes. C’est bon signe, d’autant que ce n’était pas le but ! En revanche, la RTT n’a pas bouleversé la division traditionnelle des tâches domestiques. Il faut à mon avis aller plus loin et en faire un véritable outil d’égalité professionnelle en revoyant en profondeur l’organisation du travail. |
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