Le marin-pêcheur
Avant
Sur le port, tous les matins, il vend le produit frais de son dur labeur et vous regarde d’un œil un peu méprisant qui vous touche en plein cœur. Enfin, un travailleur, un vrai ! Un avec des mains calleuses, des mains de mec, larges et rudes… Vous vous voyez déjà sur son bateau de pêche dès 4 heures du matin, initiée aux embruns déchaînés : voilà ce qu’il vous faut ! De la vie en plein air, saine, salée et iodée…
Terriblement attirée par l’expérience de la sauvagerie, vous tentez une approche frontale. Les touristes, de toute évidence, c’est comme les bourgeoises aux yeux de ce camionneur de la mer… Des paresseuses qui se mettent trop de parfum ! Il vous voit venir de loin à votre petite robe estivale. Fine mouche, vous évitez de lui dire bonjour d’une voix trop cordiale. Quand on le drague, le marin s’enferme dans un mutisme dont seul un pichet de Beaujolais peut le sortir…
Cet ours-là s’apprivoise lentement : allez lui acheter des sardines, jour après jour, en prenant soin de vous baisser toujours plus pour qu’il voit vos seins ou votre culotte. Puis, au bout d’une semaine, demandez-lui timidement un rendez-vous. Il aura eu le temps de se faire à cette idée, et peut-être même de l’espérer…
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