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Mais ma chérie, il était temps que tu t'y mettes ! - Il n'en est pas question. Je n'en veux pas de ton cadeau. C'est nul et tu savais que je détesterais. - Allons, Cindy, sois raisonnable ! Tu ne peux plus te passer de ça. Nous sommes en l'an 2000 tout de même, faut vivre avec son temps ! J'allais ruminer ma colère toute la soirée. Mon Noël était gâché.
Alain n'ignorait pas que j'avais horreur des téléphones portables. Ces cochonneries étaient partout, dans les files d'attente des boulangeries, à la piscine, au théâtre, elles me rendaient dingue. Dans les rues, des zombies hagards semblaient causer seuls, les mains en coquillage sur les oreilles. Pour se couper du monde, ils regardaient le trottoir, tête baissée, ou cherchaient le ciel comme les aveugles, en piétinant sur place. Effrayant.
Depuis plus d'un an, Alain faisait un forcing pénible pour que j'en aie un, et je refusais jour après jour. Il voulait pouvoir me joindre vingt-quatre heures sur vingt-quatre. Je déteste être fliquée. Je savais ce qui motivait mon bonhomme : il me soupçonnait d'avoir un amant et il espérait nous déranger pendant nos ébats. Or, c'était justement ce que je cherchais à éviter, à savoir interrompre une bonne partie de jambes en l'air avec mon père Noël adoré, Jean-Marc, pour causer de la pluie et du beau temps avec mon mari.
suite...
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