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Le premier amour... A en croire les livres de puériculture, il semblerait que la venue d'un bébé soit certes, fatigante - les auteurs n'osent pas le nier - mais surtout, un moment extraordinaire nimbé de bonheur bleu ou rose, selon le cas. C'est faux. Le bébé est une personne en effet, mais plutôt exigeante et malpolie : il réclame sans cesse à manger, à boire, son lit, des câlins, des berceuses, du paracétamol, ne dit jamais merci, et en cas de refus, il se fâche. Et l'unique raison pour laquelle la mère tient le coup s'appelle : l'amour. Sans amour, un bébé ne pourrait survivre sinon physiquement, du moins psychiquement. Dans les années 50, le psychiatre René Spitz montrait que des bébés élevés en prison avec leur mère incarcérée se portaient mieux que des enfants séparés de leur mère et placés dans une pouponnière bénéficiant d'hygiène et de soins. Entre la mère et le nourrisson s'installe une relation fusionnelle et ce, malgré la fatigue, la déprime, et même la déception que provoquent ces petits êtres approximatifs. Pour le tout-petit, lui et sa mère forment un tout indifférencié. Mais lorsque le petit adresse à sa mère son premier sourire intentionnel, "premier organisateur psychique" selon René Spitz, il signifie qu'il la reconnaît comme premier objet d'amour. En gros, l'amour fonde la structure psychique, base de la personnalité. Ce qui prouve accessoirement que les mamans ne s'échinent pas pour rien.
suite...
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